Le Québec compte de formidables cours d’eau; rivières, lacs, et même le fleuve Saint-Laurent mérite que l’on profite de ses beautés autrement que depuis les rives. Passer la saison à pratiquer un ou l’autre des sports de rame, c’est la possibilité d’assister à de fabuleux couchers de soleil, de passer d’agréables moments sur l’eau et de profiter pleinement de la saison. Voici quelques sports qui vous permettront de profiter de ces cours d’eau et de vous dépasser.
Notez que je ne parlerai pas du C2, puisque je n’en fais pas… non par manque d’intérêt, mais sérieux, je ne peux pas faire tous les sports!
Tout d’abord… d’où vient cette passion du coup de rame?
J’ai été élevé à Shawinigan. En 2007 et 2008, j’ai participé à la Classique de canots en Rabaska. Suite à un déménagement dans la région de Montréal, j’ai dû accrocher la rame… jusqu’en 2016 où une équipe a vu le jour pas trop loin de chez moi. Il ne m’aura fallu que quelques coups de rame pour me convaincre de rembarquer et de redevenir le junkie que j’étais du Rabaska, de la rivière, de l’équipe et de l’adrénaline que cela me procure.
Une fin de saison brutale – le blues d’après Classique
La Classique, c’est 3 jours d’intensité à se sentir comme un super héros, passés avec ton équipe. Après ces 3 jours, c’est le retour à le vie normale; 8 à 5, boulot, dodo… et en plus, souvent, c’est la fin des pratiques de canots. Et s’en suit un brutal sevrage d’octobre à avril… What? Plus de 6 mois sans ramer?
Bateau Dragon – pour une grande intensité en équipe, un circuit mondial
Pour réduire l’attente, peu après la Classique se tenait la coupe du Québec de Bateau Dragon au bassin olympique. Voyant ma détresse psychologique, on m’a demandé : « Hey Vince, veux-tu faire des compétitions avec nous en Bateau Dragon au bassin olympique? » – Hell yeah!
Populaire et connu à travers le monde, le Bateau Dragon se pratique à peu près partout, est amusant, en groupe et des compétitions se tiennent… worldwide! De plus, les courses sont généralement courtes (200 mètres, parmi les plus longues c’est 2000 mètres… qui prend environ 10-12 minutes à compléter), ce qui peut être intéressant si vous souhaitez participer à des compétitions dans un but récréatif. Vous vous ferez un tas d’amis, car un équipage comporte 22 personnes : 20 rameurs, 1 à l’avant et un barreur.
Contrairement au Rabaska, on rame toujours du même côté en Bateau Dragon, ce qui en fait un sport très asymétrique. Gare aux risques de blessures et changez de temps à autre de côté!
Rabaska – un sport d’équipe d’endurance
L’histoire du grand canot Rabaska est intimement lié à l’histoire des Amériques. C’est un canot robuste, stable et manœuvrable et est conçu pour naviguer sur les rivières du Québec.
Nées en Mauricie, les compétitions en canot Rabaska offrent l’avantage d’offrir des compétitions longues. Cela requiert une endurance à toute épreuve. Encore une fois, vous vous ferez de nombreux amis, car une équipe compte 14 personnes : 8 rameurs, 1 barreur et les 5 autres personnes? Durant les courses, on fait des changements.
Comme cité précédemment, on doit changer de côté durant les compétitions, ce qui vous permet de développer vos muscles des 2 côtés et donc d’avoir plus d’endurance en course (pendant qu’un côté de votre musculature travaille, l’autre se repose).
Le Rabaska est souvent une porte d’entrée pour ceux qui veulent faire le saut vers le niveau « Chuck Norris » du canot marathon : le C2.
Canot à glace – unique au monde et pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux
Pour reprendre mon histoire plus haut, la Classique est terminée, la coupe du Québec de Bateau Dragon aussi. Il y a du monde au Québec qui attend seulement ça pour ressortir les bateaux. Après tout, pourquoi devons-nous arrêter de ramer et de profiter des cours d’eau parce que l’hiver arrive? Arrêtez-vous de faire du jogging, car c’est l’hiver? Non! C’est la même chose pour le canot!
La petite histoire derrière le canot à glace
Avant d’être un sport, le canot à glace était une nécessité. À une époque, le seul lien entre les rives du fleuve durant l’hiver était ces lourdes embarcations en bois dirigées par de courageux gaillards, cigarette à la bouche, qui transportaient : médicaments, nourriture, personnes et même cercueils. Sérieux, nos ancêtres étaient badass!
Avec le temps, les canotiers des compagnies responsables du transport entre les 2 rives Québec et Lévis se sont mises à se challenger : « je peux faire le transport plus vite que lui ». Ce qui, plus tard, a donné naissance aux premières courses de canot à glace en 1894.
Aujourd’hui, les embarcations sont de véritables formule 1 conçues pour affronter les glaces et les marées du Saint-Laurent. 4 rameurs à l’aviron et 1 barreur font avancer tantôt sur l’eau, tantôt sur les glaces, ces bateaux de 28 pieds de long.
D’apparence extrême, le sport est beaucoup plus sécuritaire qu’il n’y paraît. « As-tu froid? » – Rarement, on bouge tellement! « Est-ce que tu tombes parfois à l’eau? » – …Oui, mais comme tu es toujours à côté d’un canot (et que la règle d’or est de ne jamais lâcher le canot), t’as à peine le temps d’avoir froid. « Est-ce que tu risques de chavirer? » – Dans l’histoire moderne du canot à glace, je ne connais pas de cas où une embarcation aurait déjà chaviré.
Pour terminer, j’ai un point important pour mes amis rameurs de Shawinigan et Trois-Rivières. Qu’attendez-vous pour vous démarrer une équipe de canot à glace?